Un fort d’exilés prisonniers

Nous sommes repartis de chez Raymond le lendemain matin pour visiter le fort de Térémba. Ce fort (fort bien restauré, pour le jeu de mot :-) ) date de l’époque des bagnes en Nouvelle Calédonie. Ceux de la Guyane ayant été jugés trop durs pour les prisonniers, la république française avait décidé d’envoyer ses condamnés politiques aux antipodes. Les premiers exilés ont commencé à former des colonies de pionniers et entretenant une relation avec les populations autochtones relativement calme, malgré la confiscation des terres. Cela n’a pas duré très longtemps car certains se sont évadés et cela a eu comme conséquence une réprimande très salée des autorités. Les quelques privilèges que certains avaient pu obtenir par leur bonne conduite ont été supprimés et beaucoup d’entre eux ont été enfermés avec une affectation aux travaux forcés. Les cellules étaient très sommaires et les conditions de détentions inhumaines. 

 

 

 

 

 

La république française a envoyé toujours plus de “colons” ou “forçats” avec comme conséquence la confiscation accrue de terres aux populations locales. Mais cela a fini par énerver les kanak (ça ne s’accorde pas car le mot est allemand) qui se sont soulevés. Une guerre d’une année qui fera plusieurs centaines de morts de chaque côté. Cette histoire très lourde laisse des stigmates dans la société actuelle et cela se ressent en marchant dans la rue. On ne se sent en effet pas toujours les bienvenus !