Nouvelle-zelande, plus qu'un tour !: Rando du Routeburn, une douche à contre-coeur

La Nouvelle-Zélande est très connue pour ses aspects sauvages. Ca attire de nombreux touristes qui viennent pour randonner dans le pays, et nous en faisons partie. Il y a quelques années, le DOC (Département de la conservation) a aménagé ou amélioré des chemins existants pour les classer dans un palmarès des dix meilleurs chemins de Nouvelle-Zélande, ils sont appelés les “great walks” (marches géniales). Ces randonnées sont effectivement spectaculaires. Devant le succès rencontré, le DOC a organisé un système de réservation des refuges qui les parsèment afin de réguler le flux. Nous avons donc réservé pour cette randonnée, le Routeburn, depuis trois mois (le Kepler aussi où nous irons dans une semaine). C’est un peu difficile à concevoir pour des Français de devoir réserver pour se balader en montagne mais bon…

Nous partons donc pour trois jours avec nos sacs au dos et les chaussures aux pieds. Ce matin là il pleut, comme 200 jours sur 365 dans cette région où il pleut 8000mm par an (8m !! près de dix fois plus qu’à Paris !). On s’équipe donc un peu plus que d’habitude quitte à ressembler à un bossu et à un troll :-)

La pluie battante a fait déborder les ruisseaux et les cascades qui deviennent rock’n roll à traverser. Oui, c’est difficile de garder les pieds au sec avec de l’eau jusqu’aux genoux.

Mais cette quantité d’eau crée aussi des cascades ou fait grossir les existantes donnant au paysage des alentours des airs magiques. C’est le cas de cette cascade de 174m de haut qui fait un bruit terrifiant et crée son propre vent au pied tellement il y a d’eau.

Nous passons la première nuit sous tente. On a amené une bâche plastique pour se protéger un peu plus, quelle belle installation.

On est plutôt content de nous une fois emmitouflés dans nos duvets au sec avec une bonne plâtrée de nouilles dans l’estomac. On reste bien sec jusqu’à ce qu’un vent terrible se mette à souffler accompagné d’une pluie plus que battante. On entend les rafales de vent souffler dans les cimes d’arbres tel un bruit d’avalanche avant de nous fondre dessus. C’est alors que notre bâche s’envole et que la toile de la tente se colle contre nous pour nous faire partager toute l’eau qui coule dessus. Inutile de vous dire que nous avons été bien mouillés. Les duvets ont fini par prendre l’eau, puis le fond de la tente aussi, donc…on se replie ! Malgré l’heure tardive ou matinale, je ne sais pas comment on peut dire pour 2-3heures du matin, on démonte tout pour aller sous un abri non loin de là. On dispose des fils un peut partout pour faire sécher cela et essayer de redormir un peu.

Je vous avoue qu’on a pas très bien dormi. On a bien eu le temps de voir le jour se lever. On va ensuite dans le refuge d’à coté pour faire sécher nos affaires ou plutôt essayer car le feu n’est pas bien virulent.

Nous sommes bientôt rejoints par d’autres randonneurs qui arrivent tous plus mouillés les uns que les autres et qui se trouvent une petite place pour leurs affaires.

Etant donné la météo qui ne semble pas s’arranger pour aujourd’hui, nous nous arrangeons avec le gardien de la “hut” (c’est le nom des refuges ici) pour y dormir plutôt que de marcher jusqu’à la suivante. Nous pouvons ainsi passer une nuit au sec et repartir le lendemain avec … le soleil !!! Les prévisions n’étaient pas très optimistes mais il est bien là.

Nous reprenons le chemin pris à l’aller mais sans le reconnaître. Les arbres sont toujours là avec leur mousse bien fournie mais où est passée toute cette eau et la brume qui nous bouchait le paysage, plus rien ou presque. Les cascades ont repris leur cours tranquille.

Nous avons aussi l’occasion de faire un petit détour par un sommet qui permet d’avoir un panorama sur les alentours, très spectaculaire ! On peut même voir la mer au bout de la vallée malgré les 50 km.